Si Bordeaux, capitale mondiale de la vigne, m'était contée
(1ère partie)
 
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«Prenez Versailles, ajoutez-y Anvers, vous aurez Bordeaux ».
Victor Hugo

Bordeaux Ville splendide, Bordeaux Ville paisible, Bordeaux Ville gastronomique, Bordeaux Ville culturelle et Bordeaux capitale mondiale des vins fins.

 
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Mais Bordeaux, c’est aussi la patrie de quatre écrivains bordelais et vignerons : Ausone, Montaigne, Montesquieu, Mauriac. Seul Montaigne, n’est pas né à Bordeaux, mais il y occupa la fonction de Maire. Esthètes à leur façon, ces illustres auteurs nous ont laissé de nombreuses opinions personnelles et ont délicatement défini la cause et l’histoire de l’œnophilie que nous exerçons aujourd’hui.
 

AUSONE est à Bordeaux en 309 ou 310 après J.-C, issu d’une famille de souche gauloise, père médecin ; après des études au lieu de sa naissance, il fut choisi en 364 par l’empereur romain Valentinien comme précepteur de son fils Gratien. Le poète latin Ausone, qui a donné son nom à une rue du vieux Bordeaux, glorifiait la puissance et la beauté de la cité qui fut « son berceau», «sa patrie», «son amour», «pays où le ciel est doux et clément». Gourmet, Ausone réclame les huîtres de Burdigala. Il aime la « Lamproie accommodée de vin noir», «le parfum de la vigne en fleurs» et les crus vieillissants. Il vécut en grand propriétaire, s’occupa d’exploiter les vastes domaines qu’il avait acquis. «Ô, Bordeaux, ma patrie célèbre par ses vins !»

MONTAIGNE, 1200 ans plus tard, un philosophe moraliste, s’il ne naquit pas à Bordeaux, mais dans un pays voisin, à vignes cependant, y vécut et y joua, en sa qualité de maire, un rôle très important. À ce point que Bordeaux se l’est approprié comme un des siens et en fit l’une de ses gloires parmi les célèbres.Voici donc la certitude que l’auteur inégalable des «ESSAIS» Michel Eyquem seigneur de Montaigne qui est né le 28 février 1533 au château de Montaigne à St-Michel (arrondissement de Bergerac) dans le Périgord pourpre, buvait du vin mais pas de n’importe quelle manière et n’importe quelle quantité! «Ma contribution est de ne faire cas de boire qu’après avoir mangé et, pour cela, je bois le dernier coup toujours plus grand». «Le vin est capable de fournir à l’âme de la tempérance ; au corps de la santé».

MONTESQUIEU, c’est dans la première moitié du XVIIIe siècle que l’auteur de «l’Esprit des Lois», né au château de Labrède en 1689 (Graves) atteint sa maturité et donne toute la mesure de son esprit humaniste. Charles-Louis de Secondat, baron de Labrède, vigneron à ses heures, exploita habilement des domaines très importants, en démontrant qu’une partie de ses ressources financières provenait de la vente de ses vins des Graves et de l’Entre-deux-Mers, rouges et blancs. «L’air, les raisins et les vins du bord de la Garonne et l’humeur des Gascons sont d’excellents antidotes contre la mélancolie».

MAURIAC, est né le 11 octobre 1885, au 86 rue du Pas-Saint-Georges à Bordeaux. Malgré l’attrait de la lande sur lui, cet écrivain, silhouette gasconne n’a pas résisté à celui de son vignoble de Malagar (Saint-Maixant) où est élaboré un vin blanc moelleux de qualité.

Si l’on ne trouve pas, dans son œuvre, beaucoup de textes trahissant une âme essentiellement vigneronne, il n’en demeure pas moins établi que notre académicien consent à mettre son nom célèbre sur les étiquettes du Cru fort estimé de Malagar. François Mauriac a délicatement défini le vin de Bordeaux : «Vin subtil, certes, mais sans détour, vin difficile à comprendre et à aimer tant il est dépouillé d’artifices».

Quelle pensée! Quelles images! Quel style Ensemble qui nous permet de conclure que, soit AUSONE le poète, soit MONTAIGNE le moraliste, soit MONTESQUIEU le philosophe, soit François MAURIAC le romancier, non seulement aucun n’a renié la vigne ou le vin ni ne les ont écartés de leurs pensées ou de leurs actes, mais tous les ont fait participer à leur existence consacrée à donner à la terre bordelaise, un prestige de source culturelle claire, intarissable, désaltérante, fraîche, sous la forme des vins qu’elle offre généreusement au monde.

 
«Si le vin de toi n’est aimé
visiteur retourne en arrière
le pont de Bordeaux t’est fermé»

 
André Berry
 
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Le magnifique pont de pierre de Bordeaux ne devrait point m’être fermé, car je suis muni d’un «sauf-conduit du Prince Eylaud» proclamant les louanges poétiques et bachiques glorifiant Bordeaux et ses vins pour l’éternité.

Tous les superlatifs ont déjà été employés pour évoquer la beauté de Bordeaux capitale mondiale des vins. Trouvez-moi une grande ville de 250 000 habitants avec des vignes autour. Pour ajouter à cette élégante ville de France, jumelée depuis mai 1962 à la pittoresque et charmante ville de Québec, qui fête en 2008 son 400ième anniversaire de fondation «De Vigne en Bouche la Gazette des Œnophiles» que j’ai l’honneur d’avoir fondé est fière de mettre en lumière des textes et poésies inédits qui évoquent Bordeaux ses monuments et son histoire.

 
OenophilementVJean-Claude Denogens
Officier du Mérite Agricole (France)
Grand Consul de la Vinée de Bergerac