Les évolutions pendant le millénaire de la verrerie, donnent cet aspect en verre creux vers le VII éme siècle avant JC, voici un profil du bol bleu syrien. «Je me laisse aller à certaines formes de verres,
et ne bois pas volontiers en verre commun».
Michel de Montaigne
 
L'art du verre
 
 
«Donnez-moi un verre et je chanterai votre éloge
mais que l’échantillon ne soit pas trop petit.
Pour porter un jugement, il m’en faut
une bonne lampée»
(Goethe).
 
artduverre
 
 
Dès ses origines, le vin de raisin jouit d’un étrange prestige mystique que les autres boissons n’atteindront jamais. Je me pose la question, à savoir s’il n’y aurait pas eu une certaine complicité au fils des siècles avec les maîtres-verriers, afin de fournir un écrin à ce valeureux joyaux, le vin.

«Le verre alliance de la beauté et de la pureté,
a toujours embelli l’art de l’œnophilie.
Création du ciel et de la terre, mélange de
feu et de roche, l’homme l’a voulu pour lui».


«Verre: récipient multiforme, de préférence en cristal, toujours avec tige et pied, sans ornementation, équilibré, transparent, répondant à un évasement, une profondeur et un galbe consacrés par les verres de l’ensemble des académies des vins de France. Un verre sans pied ne peut servir qu’à boire et non à le déguster. Il existe bien sûr, des verres particulièrement étudiés pour la plupart des grandes régions viticoles françaises : Anjou – Touraine – Alsace – Bourgogne – Champagne – Bordeaux. Pour certains vins de liqueurs on peut tolérer des verres teintés en rouge, vert pâle et jaune.»
Extrait du «Glossaire Vineux du Docteur Eylaud»
 
«Verre en main, rappelons-nous, le choix fort judicieux de l’appellation donnée à notre gazette des œnophiles «De Vigne en Bouche»! N’avons-nous pas là, résumée en quatre mots, la synthèse de cette symphonie exaltante et ininterrompue de la vigne et du vin, dont les premières notes se jouent en «pianissimo» dans le silence du cailloutis terreux et de son cep noueux; puis la nature aidant, sous la baguette habile de l’artiste-vigneron, n’entendons-nous pas s’amorcer un «crescendo» qui atteindra son apothéose à la vendange si fiévreusement attendue, pour se prolonger en des accords de joyeuse reconnaissance jusqu’au moment béni où grâce au verre de cristal, le divin nectar viendra dans toute sa noblesse s’offrir aux lèvres du dégustateur averti comme à celles du pieux amateur.»
Docteur Samuel Letendre
 
verreanjou
vinanjou
Le verre d'Anjou
Crédit Illustrations: collections du
Dr. J-M Eylaud et Pierre Androuët
 
Verre d'Anjou

Crystal poli dessus le jour,
Arrondi par la main d’amour,
Animé de sa douce haleine,
Crystal où la troupe des dieux
Du nectar préservé des cieux
Va trompant sa soif et sa peine;
Crystal planté mignardement
Sur un pied qui fait justement
La base d’une colonnette
Où règne pour le chapiteau
De feuillage un triple rouleau.
Le seul appui de la cuvette
Jamais ne puisse casser
Éclater, filer ou froisser
De ce crystal la glace belle,
Mais toujours près de mon soulas
Comblé de vin ou d’hypocras
Demeure compagnon fidèle.


Rémy Belleau (1528-1577)
 
Les origines connues: 3,000 ans avant JC
 
Les premiers verres fabriqués par l’Homme sont originaires de Mésopotamie, de Syrie ou d’Egypte. Ils ne sont pas encore transparents ou translucides mais opaques, de couleur verte ou bleue. Selon Pline (Pline l’ancien, 23-79 ap JC): ce seraient des marchands phéniciens qui, faisant cuire leurs aliments sur les rives du fleuve Bélus dans des marmites supportées par des blocs de natron. L’invention du verre. Cette découverte fut-elle l’œuvre de métallurgistes ou de céramiste? Eut-elle lieu en Mésopotamie, en Syrie ou en Égypte?

Il fallut plus de deux millénaires d’efforts pour que le feu métamorphose un humble mélange de cendres, de terres et de sable en une matière diaphane rivalisant en éclat avec le cristal de roche. Pendant près de mille ans, la palette des couleurs se diversifie. Diverses terres (sels ou oxydes métalliques) donnent des couleurs profondes ou vives : cuivre (rouge rubis et vert-bleu), fer (noir, marron et vert), antimoine (jaune), cobalt (bleu), étain (blanc opaque). C’est la caractéristique essentielle du verre, qui sera à l’origine de nombre de ses usages…
Soudainement au XVe siècle av. J-C. : le verre est devenu translucide et on le travaille.
 
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Les évolutions pendant le millénaire de la verrerie, donnent cet aspect en verre creux vers le VII éme siècle avant JC, voici un profil du bol bleu syrien.
 
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Le verrier dans ses recherches esthétiques, nous offre ce verre soufflé en forme de grappe.
 
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Parmi les très anciennes origines, et les plus remarquables pièces, voici le vase de Liyeurgue du IV eme siècle
 
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Bouteille gallo-romaine du procédé du soufflage dans un moule au 1er siècle avant JC
 
«Ce qu’il y a de certain, c’est que la Chimie n’a point fait de découverte depuis celle des métaux, plus merveilleuse et plus utile que la découverte du verre. C’est par le prisme que Newton a anatomisé la lumière, et a dérobé cette connaissance aux intelligences célestes qui seules l’avaient avant lui.»
 
Diderot et d’Alembert
 
colporteurverres
Le colporteur de verres
 
«Verre jolys, verres troussez, lest pour
ces musequins coiffés (mignons pouponnés),
verres bien larges, bien longs, lest pour ces
gentils biberons (vrais buveurs), voilà ce que
clamait ce colporteur au panier débordant de
verrerie, à la fin du XVIe siècle.»
 
Avec le soufflage, au début de notre ère, se produit une des grandes révolutions technologiques. Le verre entre en force dans la vie quotidienne. Transparent ou coloré, il se décline en verres à boire, bouteilles ou flacons et orne les cathédrales. Selon les premiers manuels de savoir-vivre : on ne placera souvent qu’un seul verre pour toute une table ou, chez les riches, pour deux ou trois convives. Avant de boire «en un commun hanap», il convenait donc de s’essuyer la bouche à la serviette ou à la nappe. Sous sa forme la plus simple de cylindre à fond plat, le verre est un gobelet. Le verrier a cependant toujours aimé lui ajouter une jambe et un pied pour mieux mettre en valeur son contenu.
 
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Le verre à boire mais pas à déguster, dit le verre gobelet à fond plat
 
Je me souviens de mon premier verre gobelet à font plat, par moitié rougi de vin. Puis l’âge adulte est venu. Juste avant le départ pour le service militaire, j’avais acquis le droit au vin pur. Bien vite le jeune homme adulte que j’étais, transforma en plaisir l’art de boire et de déguster.

Le réputé écrivain et œnologue Louis Orizet, nous fait partager une prestigieuse rencontre du vin et du cristal dans son ouvrage «A travers le cristal» ouvrage couronné du prix de l’Office International du vin. Éditions du Cuvier a Villefranche-en-Beaujolais. En savourant ce livre, j’ai tout de suite compris qu’il faut aimer le vin, pour lui-même et son lieu. A travers le verre de cristal, si nous savons regarder avec attention, nous devons retrouver l’image d’un coteau, le sourire de charmants vignerons, la beauté d’un manoir enchanté bordé de vignes et cépages Merlot.

A l’époque où j’étais profane, j’étais déjà admirateur du plaisir et du recueillement, des travailleurs de la vigne. Pratiquée avec raison, la dégustation me fit franchir des sensations inconnue. Le rite selon lequel il faut contempler son vin longtemps avant de le boire, n’a d’autre objet que de provoquer la réflexion et d’ajouter au plaisir des sens, mais, c’est au verre fin à tige et à pied que l’on doit tout cela!
 
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Michel de Montaigne
 
Le philosophe a dit «chaque sens est l’occasion d’un art». La forme des verres varie selon les types de vin à déguster et les régions. Montaigne qui aimait vider de petits verres, s’intéressait déjà à cette variété de forme, et remarquait que ceux des Allemands étaient «grands outre mesure» et ceux des Florentins «extraordinairement petits».

Au 19e siècle, on appelle dé à coudre ou coquille de noix un verre tout petit. Michel de Montaigne ajoute : « Je me laisse aller à certaines formes de verres et ne bois pas en verre commun ». Le choix de la verrerie fine est destiné à contenir et à faire apprécier un vin fin. Le verre doit savoir faire oublier sa présence dès l’instant que les lèvres entrent en contact avec le vin. L’œnophile préfèrera un verre fin avec une jambe et un pied, car la jambe et le pied permettent les mouvements giratoires pour développer le bouquet du vin.
 
La gamme des verres de France
 
Au cours de nos nombreux pèlerinages aux sources du vin, nous avons pu remarquer bien souvent que les verres changent de formes suivant les régions traversées. Les producteurs en collaboration avec des maîtres-verriers, se sont efforcés de trouver pour les vins, les alcools et les liqueurs des formes de verre mettant le mieux possible leurs production en valeur.

Du passé, nous avons hérité des verres de formes diverses, taillés et ornementés, colorés parfois. En vérité, si les formes différentes sont justifiées par le caractère des vins et leur provenance, les fantaisies privent l’œnophile de son premier plaisir : celui d’admirer, dans son authenticité, la robe du vin, qu’elle soit d’or pâle, d’or vert, d’or chaud, de rose ou de rubis. Seul le cristal, dans sa pureté absolue et sa simplicité, la met en valeur.

Pour que son bouquet s’exhale parfaitement, le vin de Bourgogne a besoin d’offrir au contact de l’air une surface suffisamment large favorisant l’oxydation. Le vin de Bordeaux, lui n’a pas cette exigence : une surface plus restreinte suffit au développement de son bouquet. Le champagne fut longtemps servi en larges coupes, ce qui était une erreur, son bouquet élégant devant au contraire être concentré. C’est pourquoi la flûte ou le verre en forme de tulipe ont logiquement triomphé.

Le verre à vin d’Alsace, dont la coupe est perchée comme une jambe de cigogne, ne doit pas être coloré. Quant au verre à vin d’Anjou, il a toujours été fort simple, sa seule fantaisie se révélant dans le fond presque plan du verre. La plupart de ces verres ont cependant un point commun : celui de se resserrer vers le haut de la coupe, afin que les effluves puissent se concentrer pour le plus grand plaisir de l’œnophile. Comment ne pas se sentir charmé par cette admirable diversité.
 
verresborgogne
Le distingué verre de Bourgogne présente le vin blanc Aligoté, dosé de quelques goûtes de Cassis de Dijon ce quidonne le réputé et fameux «Kir»
 
quatuorpourvin
Voici un choix simple de verre pour œnophiles. Un verre pour le blanc, un verre pansu pour le vin rouge, un plus petit pour le vin viné et une flûte pour le champagne. Ces verres mettent en évidence, ce que le vin a de mieux à offrir. Incolores, ils sont peu épais, muni d’une longue tige et d’un pied. Remplis au tiers, et en harmonie avec l’œnophilie.
 
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Le vin ne change pas, quel que soit le récipient dans lequel on le sert, et pourtant l’appréciation de l’œil et du nez sont aussi importantes que celle du palais. Le vin gagnera donc à être servi dans un verre fin, parfaitement transparent.
Le dieu Bacchus tenant une coupe.
 
Hommage aux formes de verres fins et harmonieux.

Dans la parade depuis la gauche, le premier, un verre de forme conique très évasée en cristal, verre de plaisir mais pour boire seulement. Le deuxième un verre INAO, les professionnels utilisent ce verre (créé en 1970 à la demande de l’AFNOR). Le troisième, le verre œnologue a été conçu selon le même principe avec un pied plus haut et plus d’élégance. Le quatrième, la coupe du vin de champagne des années 60-70, elle est de plus en plus reléguée au placard.
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Le cinquième, le verre à crémant ou à champagne en forme d’œuf, à fond pointu. Le sixième, le verre ballon sur pied, utilisé dans les bistrots et un verre pratique à l’usage du vin blanc et à vin rouge. Le septième, ce verre fin et agréable, par sa forme, son épaisseur et à fond plat, n’incite pas à la dégustation, mais à une consommation d’eau par exemple.
 
La carafe à fond plat, le carafage est un terme plus vaste exprimant l’action de transférer un vin d’une bouteille dans une carafe, ceci dans le but de l’aérer, de mieux apprécier sa couleur grâce à la pureté du cristal et d’éliminer le dépôt souvent présent dans sa bouteille d’origine.
carafes
 
verreuniverselsLe verre universel
Il existe un verre dit universel ou verre INAO (Institut National des Appellations d’Origine).

Certaines régions de France, tel le Jura ont adopté ce verre.
C’est un verre sobre, sans couleur ni dessins, en cristal pur avec une faible épaisseur, un pied effilé et long possédant une base ventrue.

Dans ce monde fascinant du vin, la France vigneronne, nous offre une charmante variété de verres fins, pour le plaisir des yeux, du nez et de la bouche, qui font chanter le vin à l’unisson de la terre qui l’a vu naître.
 
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Voici la forme traditionnelle du verre à vin d’Alsace. La coupe est perchée comme une jambe de cigogne.
 
Depuis la nuit des temps, et que l’homme sait faire du vin, il s’est servi pour le déguster de toutes sorte de récipients mais, dans son évolution le verre de Bordeaux, nous est aujourd’hui présenté fin et élégant.
verrebordeauxblanc
 
verrebordeauxrouge
L’œnophile désirant un vin, avant de le goûter, il observera sa robe. Il humera et analysera son arôme.

Puis il le dégustera. Qu’il soit rubis ou topaze, le vin de Bordeaux est vraiment en harmonie dans son élégant type de verre.
 
Sa majesté le champagne dans sa belle flûte est un souverain séduisant plein de gaieté.
L’observation de sa discrète prise de mousse et le feu d’artifice de ses fines bulles est un véritable plaisir.
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Mémoire d' œnophile
 
Pierre Androuët - Président de la Guilde des Fromagers de France.

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Lors d’une célèbre conférence «champagne et fromage» tenu dans son restaurant au 41, de la rue d’Amsterdam Paris, entièrement dédié au fromage. En 1979, j’avais découvert chez cet ami pape des fromages et grandœnophile, un sommet du raffinement et de l’élégance française grâce à la trilogie champagne, fromage et cristal.
 
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Entre ciel et terre, un verre fin pour œnophile.
 
Depuis juin 2010, les passagers des cabines La première et Affaires peuvent déguster les vins de la Cave Air France dans de nouveaux verres œnologiques. Ces verres uniques, créés pour Air France en collaboration avec Olivier Poussier, Meilleur Sommelier du monde et sommelier conseil d’ Air France, ont été développés à partir de verres à dégustation utilisés par les professionnels. Répondant aux exigences de la dégustation et adaptés au service à bord, ce nouveau verre sans pied élégant à la paraison galbée permet l’aération du vin. La finesse et ladélicatesse du cristallin lui confère un contact délicat en mainet sur les lèvres, pour le plaisir des heureux voyageurs à la française.
 
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La bouteille préférée

La bouteille que je préfère,
soit de vin rouge ou de vin blanc,
est, croyez moi bien, la dernière,
toujours débouchée en tremblant.
N’ouvre-t-elle toutes les portes
des souvenirs et des espoirs
venant des raisins, des comportes,
des vendanges et des pressoirs ?
Car, toutes les autres, vidées
avant celle ci, ne sont plus
que témoins morts de mes idées
sur des feuillets plus ou moins lus.

Ainsi, cette œuvre, ma dernière
parlant de vin et rouge et blanc,
est celle, aussi, que je préfère
mais que je vous livre en tremblant.

Dr. J.M Eylaud
 
La bouteille

«Il y a, dans chaque grande bouteille, un merveilleux mystère que les poètes de la bouche ont appelé : le bouquet».

Louis Forest
«La bouteille est un récipient de verre de formes variées selon certaines appellations et pouvant prendre des noms différents selon leur contenance. Le vin blanc appelle ordinairement du verre blanc et le rouge du verre sinon noir, du moins très vert foncé qui protège le vin de la lumière.

Ce mot est diminutif de «boute» qui signifiait : tonneau. Au chapitre de l’oracle de la bouteille, Rabelais parle d’un «bien long ordre de flacons, bourraches, fioles, ferrières, barils barreauls, homides, pots, pintes, cymaises antiques pendant d’une treille ombrageuse», comme récipients pour boire du vin. On dit qu’un vin récemment mis en bouteilles fait sa
«maladie de la bouteille». Pas de soins à lui donner avant que le Temps-médecin l’ait guéri. Cette affection guérit normalement et sûrement au bout de trois à quatre mois».
 
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Le poème en bouteille
 
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Par Charles-François Panard (1694-1765)
 
Construire et aménager la beauté du verre
 
Outre l’éloge du verre à boire, il y a un patrimoine architectural verrier remarquable où se sont manifestés talents locaux et artisans étrangers. Montréal en détient le patrimoine. Les Guido Nincheri, Tiffany, Pellus et autres artistes-verriers ont doté les bâtiments anciens de vifs coloris. Pensons aux vitraux des centaines d’églises (le réputé Montréal aux cent clochets) qui ont tant impressionné l’écrivain américain Mark Twain au XIXe siècle, ou encore ceux ornant les impostes des fenêtres et des portes de milliers de résidences privées. A Montréal, le verre est également présent dans l’architecture contemporaine. Le verre devient matériau de construction. Dans nos immeubles modernes, il se décline en longues façades aux mille couleurs comme au Palais des congrès de Montréal.  
 
L’industrie du verre et sa révolution mondiale

Sur d’anciennes terres de la maison des filles du roy, une usine fut édifiée en 1905 à Pointe-Saint-Charles, appartenant aujourd’hui à O-I (Owens-Illinois), le premier producteur mondial du verre. On y produit des objets en verre qui ont transformé les habitudes des ménagères québécoises. Quel progrès depuis l’invention de la canne à souffler. Avec les machines automatisées que l’on installa alors, l’industrie verrière connut une révolution, qui se poursuit aujourd’hui par le recyclage du verre. Depuis l’invention du chalumeau de verrier, il y a environ deux mille ans, la fabrication du verre n’a pas beaucoup changé. Aujourd’hui encore, les souffleurs de verre prennent la matière en fusion visqueuse hors du creuset à l’aide d’une longue canne, effectuent des mouvements de rotation pour contrecarrer l’étirement du verre et lui donnent forme comme par miracle, à la force de leurs seuls poumons. Cette canne est un tube de fer long d’environ 1,50 m, dont l’extrémité qui s’applique aux lèvres du verrier est resserrée et l’extrémité opposée légèrement évasée. Mais cela c’est de l’artisanat.
Adresse du site internet:
http://www.o-i.com
 
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Un des six puissants fours de production
 
Morceau de verre en fusion fixé au bout de la canne. Le soufflage du verre en fusion s’effectue en prélevant (on dit « cueillant ») une masse de verre (la «paraison»), dans laquelle on introduit de l’air en soufflant dans la canne.
 
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Le 8 juillet 2010, je fus accueilli par Madame Ghyslaine Morel, CRHA des ressources humaines de O-I Canada. J’ai pu visité les endroits cachés de la fabrication et installation montréalaise de l’ancienne Dominion Glass à Pointe-Saint-Charles. La plus impressionnante et importante usine de production mondiale. Quels pas de géant depuis 1903, ou Michael Joseph Owens, mettait au point une machine pouvant fabriquer automatiquement 13,000 bouteilles par jour. Alors qu’aujourd’hui l’usine en produit 1 million et demi par jour. 450 employés se répartissent le travail en deux quarts de 12 heures. Avec 80 usines dans le monde, la société emploie 22,000 personnes, réparties dans 21 pays. En 2009, son chiffre d’affaires s’élevait à 7,1 milliards USD.
 
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Exposition d'une partie de la gamme de bouteilles produites.
 
O-I lance une nouvelle ligne de bouteilles de vin légères

La nouvelle ligne de bouteille légère à Bordeaux et à Bourgogne de 750 ml fait partie de l’initiative O-I Lean+Green (R), élaborée pour la conception de bouteilles plus résistantes et durables, mais plus légères, en utilisant des techniques de fabrications avancées. La ligne Lean+Green est disponible dans une variété de couleurs, dont le Vert champagne, Cristal, Vert émeraude et Vert feuille morte, et seront entre 16 et 27 pour cent plus légères que celles qui sont offertes présentement.
 
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De l’artisan soufflant un mélange de sable, de soude et de chaux chauffé, à la production de masse qui commença à la fin du 19e siècle, «La Maison Saint-Gabriel» présente Verre et re-verre qui retrace presque 400 ans d’objets en verre. C’est l’histoire du verre à Montréal qu’il faut découvrir dans ce précieux musée, véritable oasis de beauté et de culture. L’exposition Verre et re-verre nous parle du verre, de son industrie et de son recyclage, en évoquant l’histoire de l’usine, installée depuis 1905 à Pointe-Saint-Charles, sur les anciennes terres de la Maison Saint-Gabriel et appartenant aujourd’hui à O-I (Owens-Illinois), le premier producteur mondial du verre. Construite au 17e siècle, la Maison Saint-Gabriel est une des plus anciennes maisons de Montréal encore existante. Un véritable bijou d’architecture qui mérite le détour. La Maison Saint-Gabriel est située au 2146, place Dublin, à Pointe-Saint-Charles près du parc Marguerite-Bourgeoys (rue Wellington).

À moins de cinq minutes en auto du Vieux-Montréal ou par le métro Charlevoix, autobus 57 est.

Adresse du site internet:
http://www.maisonsaint-gabriel.qc.ca
 
Rendons hommage en levant notre verre, aux Maîtres-verriers de l’univers.
 
Pour la fabrication, la fusion, le soufflage, la moulure, le polissage acide, la gravure, la taillerie, la décoration, la pantographie, le relevage, la signature. En 2011, lors de mon 40e anniversaire au service de la science œnophile entre Québec et Bordeaux, mon verre et mon tastevin m’auront finalement raconté beaucoup d’histoires vini-gastronomiques.
 
«Hoc erat in votis Cela était dans mes vœux»
 
OenophilementVJean-Claude Denogens
Officier du Mérite Agricole (France)
Grand Consul de la Vinée de Bergerac